jeudi 4 avril 2013

Bernard le croyant

Histoire de Bernard 

Bernard est un homme de la trentaine. Il a une femme et 3 enfants. Sa femme Antoinette est enceinte de 9 mois. Son ventre est proéminent. L’accouchement est pour bientôt. 
Bernard est l’un des grands cultivateurs du village. Il a de grands champs et la récolte a été très bonne cette année. Dans le village Banni où Bernard réside, il y a une secte chrétienne dirigée par un gourou. Bernard est l’un des fidèles fervents de cette secte. Il défend avec véhémence les idéaux du gourou. 

Un soir, Jean a de la fièvre. Son corps est très brûlant. Son père Bernard décide de l’amené à l’église. Car pour lui, Jean est victime d’un sortilège. Sa marâtre qui serait sorcière selon les rumeurs du village est sur le point de tuer son enfant bien aimé. 
Pour conjurer ce sors, Bernard décide de conduire Jean à l’église. En effet, le responsable de l’église lui a dit que dieu guérit de tout mal. Le sauveur est mort pour tout le monde et toutes les maladies seront guéries en son nom. Bernard, qui est un grand croyant a mis toute sa foi en Dieu. Il sait que Dieu va délivrer son enfant des mains de sa marâtre. Le responsable de l’église à la vue de l’enfant révèle : 
 - si jamais tu amènes cet enfant à l’hôpital, il va mourir. La sorcière à déjà lié son esprit et l’esprit de tous les docteurs. Elle a également anéanti les effets des médicaments. La seule chance pour cet enfant de survivre est la prière. Je vais prier pour lui et tuer la sorcière au nom de dieu tout puissant ! 
 La séance de prière débute. Les champs, les danses battent le plein. Le gourou commence la prière d’exorcisme. Il crie, il gesticule, il vocifère des mots en prononçant le nom de dieu. Mais la santé de Jean s’aggravait. Il n’arrive même plus à parler. Il gémit. Il n’est plus conscient. 

Par la même occasion, Antoinette la femme de Bernard a commencé les douleurs de l’accouchement. Elle a été amenée d’urgence à la maternité. L’accouchement s’est compliqué d’hémorragie. La sage femme convoque Bernard son mari en vue d’une transfusion sanguine. Bernard s’y opposa farouchement. 
 - L’église est contre la transfusion sanguine ! Le sang, représente la vie et ne pourrait être transfusé. Dieu seul peut sauver ma femme ! dit-il ! 
Il se remet donc à prier. Il prie, il crie, il chante de toute ses forces pour que sa femme tant aimée revienne à la vie. Malgré toutes ses invocations, une heure après, la sage femme lui annonce que sa chère femme vient de décéder et laissant une fillette. 

Bernard est découragé. Il pleure comme un petit garçon. Pourquoi Dieu n’a pas sauvé sa femme ? Il en veut au monde entier, au gourou et à la sage femme. Romain son ami, ayant appris les malheurs de Bernard décide de lui rendre visite. 
Romain trouve Bernard sanglotant dans un coin de la maternité ayant le nouveau né dans les bras. Bernard ne pouvait garder ses larmes. Pourtant, dans le grand livre du gourou, il est écrit : demander et l’on vous donnera. Egalement, on lit qu’une petite foi comme une grène de moutarde peu déplacer une montagne. Mais Bernard demande, demande et redemande. Seul le silence lui répond. Le gourou, lui aurait il menti ? Ce dieu, est il sourd ? Ne voit-il pas ? Ou bien, il est en voyage. Peut être qu’il dort. Il se pose tant de questions sans réponses. 
 La foi, ce n’est pas ce qui manque à Bernard. Mais ses prières sont restées vaines. Dieu est devenu subitement sourd laissant tous les malheurs s’abattre sur Bernard. Romain, en le voyant, eu pitié de lui. Il s’approche et lui tient l’épaule. Bernard redresse la tête et voit son ami. Il se met davantage à sangloter. 

Romain le console de tout son mieux. Il demande à sa femme de prendre le nouveau né. 
- tu sais Bernard, lui dit-il. Il est vrai qu’il faut avoir la foi en Dieu. Il faut avoir la foi et beaucoup prier. Mais il faut aussi se faire soigner. Les deux sont de paire. C’est Dieu qui a créé le médicament par la main des hommes. C’est encore Dieu qui soigne à travers l’homme. Accepter une transfusion sanguine pour sauver une vie, était le miracle de Dieu que tu n’avais pas reconnu. Soigner un enfant malade par les médecins est aussi une œuvre divine approuvée par Dieu. Alors mon frère ; l’heure n’est pas à sangloter ici. Lèves-toi vite, et va chercher ton enfant pour l’amener à l’hôpital. Si ton gourou était fort, il aurait sauvé ta femme et ton enfant. Vient ! Allons vite chercher Jean avant qu’il ne meurt ! 

Bernard arrête de pleurer, se lève et court chercher son enfant pour l’amener au dispensaire. Le médecin diagnostique un paludisme grave anémique et neurologique. Il traite Jean avec les meilleurs médicaments. Son état était très grave. Si Bernard avait attendu encore un peu plus, Jean serait décédé. Au bout de 2 semaines, Jean retrouve ses forces et se remet à jouer. Bernard est content. Il remercie Romain de lui avoir montré le meilleur chemin du vrai Dieu : le chemin de la vie ! La foi sans les actions ne porte pas d’effet.